Pyramide du soleil
Les terrasses du palais de Montézuma
Enceinte de Jéricho
Fouille au tombeau de la reine Sémiramis
Les jardins de Babylone 1
Les jardins de Babylone 2
Entrée du tombeau du roi d'Uruk
Les colonnes du temple d'Athéna
Le palais de Nabuchodonozor
Port d'Atlantide
Pilier du colosse de Rhode
La pyramide de Kulkulkan
Le mur des lamentations
Juda du mur des lamentations
Par les chaudes journées d'été, je me balade sur la piste cyclable qui longe la rivière St-Charles dans la ville de Québec. La lumière éclatante du soleil accentue le jeu d'ombre et de lumière sur les formes droites et anguleuses de l'architecture. Cernée par les murs de béton, l'eau de la rivière, basse et brune, suit son cours paresseusement vers le fleuve. Chaque fois, il me vient à l'esprit la même chose: cet aménagement urbain vieillissant ressemble à des ruines de temples antiques. À l'occasion, j'effectue quelques croquis des constructions que j'intitule sous des noms faisant références à des lieux mythiques ou personnages légendaires.
Ainsi, un escalier menant à une bretelle d'autoroute se transforme en escalier de la tour de Babel; une place abandonnée où poussent des mauvaises herbes se transforme en jardin de Babylone; une structure architecturale avec des escaliers formant différents paliers se métamorphose en terrasses de Montezuma; les plans horizontaux et inclinés de la piste cyclable se muent en palais de Nabuchodonosor; un mur couvert de graffitis se convertit en temple des inscriptions; un empilage de blocs de béton se change en pyramide du soleil. L'idée fait son chemin…
Puis, coup de théâtre, pour la revitalisation de la rivière St-Charles et pour les fêtes du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec, des travaux titanesques, dignes des grands chantiers de l'antiquité, sont entrepris pour construire des bassins de rétention et naturaliser les berges de la rivière. Déjà, les jardins de Babylone disparaissent sous les pics des démolisseurs, les terrasses de Montezuma et le palais de Nabuchodonosor sont condamnés. Tout redeviendra sous sa forme originel, la rivière vivra de nouveau.
Inspiré des profondeurs historique avec des images du présent, ces dessins sont un détournement ironique du nom des lieux. Une parodie, qui est en soi un art de transformation ludique. Le procédé consiste à métamorphoser les lieux, à transformer le paysage, par une substitution identitaire qui n'a aucun rapport avec ce qui est représenté. Par contre, tous les éléments sont véritables: les illustrations des rives de la rivière St-Charles, exécutées sur place ou à l'aide de photographies, ainsi que le nom des sites puisés du monde ancien.
Aujourd'hui, les travaux d'aménagement de la rivière St-Charles sont terminés et certaines de ces illustrations mérites à justes titres le nom de lieux disparus, car ces images représentent une époque révolu. Pour ceux et celles qui connaissent ce secteur, amusez vous à découvrir l'emplacement que ces dessins représentent, peut-être un jour je dévoilerai le lieux et l'apparence des sites tels qu'ils sont devenus.